Tout a commencé il y a plus de quatre cent millions d’années ; deux plaques tectoniques se sont rencontrées, et de cette rencontre est née l’Île de Groix.
Certains l’appellent « Le Caillou de la Bretagne » : 8 km sur 3, c’est petit mais ça laisse place au charme. Et l’Histoire de l’île de Groix n’en est pas dépourvue.
Les origines
Étymologiquement, l’île de Groix aurait pu signifier « l’île aux sorcières », du breton « Enez Ar C’hoaz’h ». Pourtant, difficile aujourd’hui de comprendre comment cet îlot paisible de Bretagne a pu dégoter une telle réputation. Toutefois, dans l’Histoire de l’île de Groix, le calme n’a pas toujours été la règle sur l’île. L’occupation de celle-ci par les Vikings a laissé ses traces ; tombe, armes et bateau (seule barque Viking trouvée sur le territoire Français) l’attestent.
Les premières traces d’occupation proviendraient de soldats originaires de l’Isle de Bretagne (la Grande-Bretagne actuelle) venus en renfort à l’empereur romain au IVème siècle. Au début du XIème siècle, l’île dépendait alors d’une seigneurie d’Hennebont avant d’être gracieusement offerte à l’Abbaye de Sainte Croix de Quimperlé. Ces derniers ont apporté sur l’île le christianisme en y construisant églises, chapelles et sanctuaires divers. Le terme « Loc » signifiant « lieu de culte », les premiers villages furent alors bâtis en l’honneur des Saints. C’est ainsi qu’au XIIème siècle se développèrent les premiers villages de Locmaria, Loctudy (Bourg actuel) et Locqueltas. L’île de Groix a ensuite fait l’objet de menaces anglaises au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, toujours repoussées (thank’s God, I don’t speak English !).
Le premier port thonier de France
Au fil des siècles, le commerce maritime s’est développé ; l’île de Groix devînt ainsi le premier port thonier de France au début du XXème siècle. Cette fierté alla jusqu’à faire remplacer le traditionnel coq du clocher de l’église en… thon (!) toujours visible au sommet de l’Eglise du Bourg.
La fin du XXème siècle fut une période mouvementée. On peut aujourd’hui le deviner en se baladant du côté des falaises de Pen-Men, la seconde guerre mondiale a impacté l’île de Groix. De nombreux bunkers ont en effet servi d’abris aux allemands durant l’occupation, et l’île a fait office de stock de munitions.
L’île aux sorcières… ?
L’histoire de Groix s’est écrite successivement par des croyances, des religions, des activités maritimes, agricoles, une guerre mondiale… Mais alors, pourquoi « l’île aux sorcières » est-il finalement resté ? Les grimoires bretons, remplis de légendes, me l’ont conté. Au XVIIIème siècle, alors qu’une troupe anglaise s’apprêtait à dévaster l’île de Groix, un curé fit preuve d’une drôle d’astuce. L’ensemble des hommes étant à la pêche, seules les femmes restaient, face au danger et dans l’incapacité de se défendre. Rusé, le fameux prêtre demanda aux femmes de se regrouper sur les hauteurs de l’Île en se couvrant la tête de goémon. Enfourchant les chevaux de labour et les vaches, les femmes se munirent de grands bâtons, sous les consignes du curé. Depuis les navires anglais, l’ennemi prit peur de cet amas de femmes ressemblant à un troupeau de dragons, et prit la fuite.
Soyez rassurés, aujourd’hui n’ont perduré que les familles, les couples d’amoureux, les groupes d’amis ou encore les voyageurs solitaires… ! Pour en savoir plus sur l’île de Groix de nos jours, vous pouvez lire notre article sur le Printemps à Groix.
Merci à Jo Le Port et José Calloc’h pour leurs récits passionnants qui nous ont permis de rédiger cet article sur l’Histoire de l’île de Groix.